Attention aux puffs trop attractives
Après des débuts timides au milieu des années 2000, la cigarette électronique est en train de se tailler une place de choix sur le marché français. Plus récemment, ce sont les puffs qui ont commencé à rencontrer leur public.
Mais depuis quelques mois, l'émergence d'un modèle en particulier, les puffs Tornado, posent question et même inquiètent. Car ces cigarettes jetables avancent une autonomie énorme, de 7 000 à 9 000 bouffées, et se présentent comme l'équivalent de 18 paquets de cigarettes.
Mais le plus inquiétant, et ce n'est probablement pas innocent, c'est bien le marketing et l'image de marque de ces puffs, qui semblent clairement être créés pour attirer un public jeune, qui n'est pas encore consommateur.
Une telle approche présente un risque évident, et déjà prouvée par des études : attirer de nouvelles personnes, souvent mineures, vers le tabagisme.
Au risque de freiner les efforts des pouvoirs publics pour entraver ce fléau.
La Puff Tornado, qu'est-ce que c'est ?
Sur le marché de la cigarette électronique, déjà florissant depuis quelques années en France, un type de modèle en particulier connaît un véritable succès ces derniers temps, ce sont les puffs.
Il s'agit de cigarettes électroniques jetables, ce qui signifie qu'elles ne peuvent pas être rechargées.
Chaque cigarette électronique à usage unique contient une batterie, une résistance, du e-liquide et un drip tip, qui est la partie de la cigarette électronique sur laquelle vous mettez votre bouche pour inhaler la vapeur.
Elles sont déjà prêtes à l'emploi car la batterie et le e-liquide sont pré-remplis. Vous n'avez qu'à ouvrir l'emballage et aspirer pour vapoter, ce qui rend leur utilisation simple et sans nécessité de maintenance.
Et c'est précisément d'une de ces puffs dont nous allons parler ici : la puff Tornado. Il s'agit d'un modèle qui présente une autonomie exceptionnelle, à savoir 9000 bouffées environ, soit au moins 10 fois plus que la plupart des autres cigarettes à usage unique, un total qui est présenté comme étant l'équivalent d'environ 18 paquets de cigarettes.
Ces modèles sont assez reconnaissables : extrêmement colorés, ils sont le plus souvent décorés de figures cartoonesques, et les saveurs proposées sont généralement sucrées et fruitées.
Et bien sûr, elles sont deux à trois fois plus volumineuses que la plupart des autres puffs, et sont souvent dotées de LED qui clignotent à l'utilisation.
Un positionnement qui interroge
Les cigarettes électroniques, y compris les puffs (dispositifs à usage unique), sont, selon l'Agence de santé publique anglaise, 95 % moins nocives que le tabac.
Cette évaluation s'appuie sur des analyses comparatives des risques associés à la consommation de ces produits.
Cette distinction est cruciale dans le contexte de la santé publique, car elle met en évidence le potentiel des cigarettes électroniques comme outil pouvant accompagner vers l'arrêt du tabac.
Certaines autorités de santé publique, telles que le ministère de la Santé, ont envisagé la possibilité de rembourser les cigarettes électroniques prescrites sur ordonnance, sous certaines conditions.
Toutefois, en dépit des avantages potentiels des cigarettes électroniques comme aide dans l’accompagnement de l’arrêt du tabac, des préoccupations subsistent concernant les puffs, notamment en raison de leur accessibilité et de leur attrait pour les jeunes.
L'Assemblée Nationale envisage l'interdiction des puffs, afin de prévenir l'initiation au vapotage chez les adolescents et les non-fumeurs.
La préoccupation majeure réside dans le fait de proposer principalement des modèles de cigarettes électroniques aux designs colorés et attrayants, aux goûts sucrés, ressemblant davantage à des jouets ou des confiseries qu'à des produits contenant de la nicotine.
Cette stratégie marketing semble cibler spécifiquement les jeunes, augmentant le risque de les initier au vapotage et, potentiellement, à la dépendance à la nicotine.
Il est important de souligner que même les versions sans nicotine ne sont pas exemptes de risques, en habituant les jeunes à l'usage de ces dispositifs.
La facilité d'accès à ces produits aggrave la situation. Contrairement à une distribution limitée aux sites officiels ou aux points de vente spécialisés, où un contrôle strict est très souvent appliqué, la vente s'étend à des plateformes en ligne généralistes, où les mesures de vérification de l'âge sont souvent insuffisantes ou inexistantes.
Ainsi, il devient trop facile pour les mineurs d'acquérir ces produits sans contrôle, ce qui nécessite une prise de responsabilité de la part des fabricants et des distributeurs pour limiter l'accès à ces produits aux jeunes.
Il faut comparer ce qui est comparable
Un autre problème relatif aux puffs Tornado concerne la manière dont elles sont présentées : le discours commercial les décrit, comme mentionné précédemment, comme "l'équivalent de 18 paquets de cigarettes".
Toutefois, au-delà du nombre de bouffées ou du geste, la comparaison s'avère en réalité difficile à soutenir.
En effet, les puffs, et les cigarettes électroniques en général, n'ont pas le même niveau de nocivité qu'une quantité comparable de bouffées de tabac.
Une telle comparaison peut donc s'avérer peu pertinente. La promesse pourrait ainsi être considérée comme trompeuse.
Il ne faut pas oublier non plus, ce qui est probablement pire au vu du positionnement abordé dans la partie précédente, que vendre l'équivalent de "18 paquets de cigarettes" à des jeunes est forcément un problème.
C'est d'autant plus vrai que le consensus estime qu'il faut au grand maximum fumer une centaine de cigarettes pour développer une addiction, ce qui représente… à peine 5 paquets de cigarettes.
Une seule puff Tornado dépasserait donc largement cette limite.
À contresens de l'air du temps
Les cigarettes électroniques, qu'elles soient jetables ou rechargeables, sont parfaitement adaptées pour des ex-fumeurs, et ce, pour plusieurs raisons.
D'abord, elles permettent un accompagnement qui peut aider à arrêter de fumer sans pour autant souffrir des effets du manque de nicotine, car, justement, il peut y en avoir dans le e-liquide contenu dans la capsule.
Le taux de nicotine dans le e-liquide peut d'ailleurs être choisi et modifié, notamment pour le réduire progressivement si l'objectif à terme est d'arrêter totalement. Mais pour un ex-fumeur devenu vapoteur, une telle transition est également un moyen de faire des économies considérables, puisque, pour une consommation comparable, il revient bien moins cher de vapoter.
Et ce dernier point est dû avant tout à une raison : les taxes sur le tabac.
L'objectif de ces dernières n'est pas de s'acharner sur les fumeurs, mais bien de mener une politique de santé publique en rendant leur accès de plus en plus difficile et de moins en moins attractif, notamment pour décourager de nouveaux fumeurs de commencer à fumer.
Or, si les cigarettes électroniques peuvent aider les fumeurs à arrêter, il est en revanche largement déconseillé pour les non-fumeurs de commencer à vapoter. Car, pour beaucoup, en effet, et surtout chez les jeunes, les puffs peuvent être une porte d'entrée vers le tabagisme.
Un tel positionnement des puffs Tornado et une telle clientèle ont donc largement le potentiel de saper les efforts du gouvernement sur la question.
Un marketing qui semble viser des publics plus jeunes est donc particulièrement regrettable dans un tel contexte : alors que la cigarette électronique a le potentiel d'aider à lutter contre le tabagisme et ses conséquences dramatiques, elle risque bien dans cette situation de faire partie du problème.
Dans ces conditions, les puffs Tornado peuvent également fournir des arguments aux législateurs et autres personnalités politiques qui souhaitent l'interdiction pure et simple de la cigarette électronique à usage unique.
Le positionnement de Blu sur les Puffs
En tant que fabricant de cigarettes électroniques, Blu se distingue par son offre innovante, notamment nos Blu Bar à usage unique, disponibles avec ou sans nicotine.
Notre démarche vise à se démarquer des puffs Tornado par une distribution sélective et responsable.
Pour commencer, tous nos produits ne sont disponibles que dans certains points de vente bien définis. Il y a d'abord notre site internet, où nous contrôlons l'âge de nos utilisateurs avant de permettre toute action.
Et il y a également les bureaux de tabac, dont c'est littéralement le métier depuis des décennies de s'assurer que leurs clients sont bien majeurs avant de pouvoir leur vendre des produits.
Cela permet donc d'éviter précisément le problème principal des puffs Tornado, à savoir leur propension à attirer des publics jeunes vers le tabagisme, plutôt que de réaliser leur potentiel, qui est d'en sortir des adultes.
Même si certains de nos produits, notamment les Blu Bar, contiennent des liquides aux arômes fruités ou plus généralement sucrés, il est important de souligner que ces saveurs séduisent davantage un public adulte et ne sont pas destinées à des populations plus jeunes.
Pour garantir que ces cigarettes électroniques jetables ciblent exclusivement les adultes, nous réinventons notre packaging vers une esthétique plus moderne et sérieuse, éloignée des appâts visuels pour les jeunes.
Cette démarche s'inscrit dans notre objectif principal : offrir aux fumeurs adultes une alternative moins risquée, tout en déployant des stratégies strictes pour éviter que les jeunes ne s'initient au tabagisme.
