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6 Avril 2023

Hon Lik : à l’origine de la cigarette électronique

Hon Lik : à l’origine de la cigarette électronique

Inventeur, ingénieur génial doté d’une formidable intuition, le Chinois Hon Lik, « père » de la cigarette électronique, est aujourd’hui ambassadeur de blu. Portrait d’un pionnier.

DE LA FUMÉE À LA VAPEUR

Hon Lik fume sa première cigarette durant la Révolution culturelle, alors qu’il travaille dans les plantations de tabac chinoises. Il a 18 ans et, comme beaucoup de ses compatriotes (la Chine est le premier consommateur de tabac au monde), il ne tarde pas à devenir sérieusement accro. Trente ans plus tard, ce fumeur invétéré multiplie les tentatives d’arrêt, sans succès. On est alors en l’an 2000 et son père est atteint d’un cancer du poumon. Lui, il enchaîne deux paquets de cigarettes par jour et en fait des cauchemars. « Je suis en haut d’une falaise, sur le point de tomber dans la mer qui bouillonne en contrebas, je me réveille terrorisé mais, dès que je me rendors, le cauchemar revient », raconte-t-il aux Échos. Une nuit, pris d’une quinte de toux, Hon Lik rêve qu’il se noie pour de bon, quand soudain les eaux se changent en vapeur et le libèrent. C’est le déclic.

« COMME UNE CIGARETTE »

Pharmacien féru de médecine traditionnelle (il a été sous-directeur de l’Institut de recherche sur les médicaments chinois de Shenyang), mais aussi passionné de bricolage électronique (une autre de ses compétences, acquise dans son jeune temps, où il réparait des radios), il imagine un dispositif électrique reproduisant les caractéristiques de la cigarette, les substances toxiques en moins.
Son idée : reproduire l’effet de « pic » de nicotine que recherchent les fumeurs, et préserver le geste et les sensations grâce à une vapeur inoffensive imitant la fumée. « En 2001, j’ai conçu un système sur un vaste plan de travail, en utilisant des additifs alimentaires comme solvants », raconte-t-il au magazine Sciences et Avenir. « À l’époque, je planchais sur la vaporisation par ultrason, mais les gouttelettes produites étaient trop grosses pour ressembler à de la fumée de tabac. Cette technologie est utilisée entre autres dans certains humidificateurs d’intérieur : elle consiste à faire vibrer un diaphragme métallique dans un liquide à une fréquence ultrasonique, afin de créer des microgouttes qui, ensuite, au contact de la température ambiante, forment une espèce de vapeur froide. » Plus encombrante que les appareils auxquels nous sommes habitués aujourd’hui, cette première cigarette électronique – en fait, une vapoteuse reliée à une console – constitue néanmoins un début prometteur.
Au fil des mois, il affine son dispositif, désormais chauffant et de taille plus modeste, qu’il fait breveter en Chine en 2003. En 2005, l’année où son père décède, il crée son entreprise, Ruyan (« Comme une cigarette »), qui commercialise ses premiers modèles, avant de les exporter en dehors de son pays d’origine dès 2007.
Le succès est tel que Dragonite International Limited, nouveau nom de la société qu’il dirige à Hong Kong et qui détient la propriété intellectuelle de son invention, intente des procès aux concurrents qui fleurissent en Chine et ailleurs, pour détournement de brevets.

LA CINQUIÈME INVENTION

Son invention a connu et connaît toujours un succès rapide : en 2014, les ventes mondiales de dispositifs de vapotage représentaient un peu moins de 5 milliards de dollars. On estime qu’en 2019 elles devraient dépasser 15 milliards de dollars ! Craignant d’en perdre les bénéfices, Hon Lik revend ses brevets en 2013 à Fontem Ventures, dont il devient l’ambassadeur et le responsable du développement et de l’innovation. La blu, c’est lui !
En France, on compte 3 millions de vapoteurs et, pour la première fois, les chiffres de vente du tabac sont en baisse, tandis que les indicateurs de l’arrêt connaissent une hausse significative. « J’ai toujours su que ce serait un produit révolutionnaire », déclarait-il au journal The Spectator en 2015. « En Chine certains l’appellent “la cinquième invention” – après la navigation, la poudre à canon, l’imprimerie et le papier. Mais ça me semble un peu excessif. » Au regard du succès international de sa vapoteuse, on se dit que ça ne l’est peut-être pas tant que cela…